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Nos coups de coeur

Lucia Sillig

Game Ovaire. Pour en finir avec les arguments scientifiques sexistes et périmés

Lucia Sillig

Ed. Helvetiq, 2024, 168 p.

En 24 chapitres illustrés, Lucia Sillig, physicienne de formation et journaliste scientifique à la RTS, s’applique à déconstruire les théories genrées formulées par les scientifiques mâles au cours des siècles qui invisibilisent les femmes et s’effritent lorsqu’on les remet en question. Dans son livre Game Ovaire, elle cherche à transmettre des faits scientifiques qui invitent à remettre en cause nos idées reçues. Elle décortique des arguments biologiques trop souvent utilisés pour contrer les revendications d’égalité.
Alors NON,
Les femmes préhistoriques ne passaient pas leur temps à balayer la grotte.
Le mâle ne serait pas programmé pour le sexe et les femmes pour être prudes.
Les hommes n’auraient pas un talent inné pour garer les voitures.
La testostérone ne serait pas responsable de la violence faite aux femmes.
Avec beaucoup d’humour, elle aborde des sujets variés: le malentendu du mâle alpha, le ratio des sexes, la taille du cerveau.
Parce que de plus en plus de femmes scientifiques explorent le domaine scientifique, les questions posées changent, comme le concept de l’inné et de l’acquis qui remet en question les catégories de genre, le rôle de la paternité, les injonctions qui pèsent lourd sur les épaules des hommes, l’effet des stéréotypes sur nos cerveaux. Elles ouvrent un nouveau champ des possibles pour une relation plus apaisée entre les femmes et les hommes.

Christine

Catel (Illustratrice) & Jean-Louis Bocquet (Scénariste)

Anita Conti

Catel (Illustratrice) & Jean-Louis Bocquet (Scénariste)

Editions Casterman, 2024, 362 p.

Ramenée du Festival Etonnants Voyageurs de Saint- Malo, cette BD passionnante est consacrée à Anita Conti (1899-1997), nouvel exemple de femme invisibilisée dans la mémoire collective. Océanographe, photographe, cinéaste, journaliste, essayiste, Anita Conti a cherché toute sa vie à percer les mystères de l’océan. Dans les années 30 déjà, elle dénonce les dangers de la pollution et de la surpêche. Trente plus tard, elle développera l’aquaculture, solution novatrice pour préserver les fonds marins d’une exploitation abusive. Puis «Cette Dame de la mer» s’adonne à son activité favorite le bateau-stop en sillonnant les mers au gré de ses envies. Son secret pour se faire accepter, seule femme à bord: «Je m’applique à ne jamais avoir soif, jamais avoir chaud ou froid, jamais avoir le mal de mer, jamais demander à me laver, c’est simple! » Ce roman graphique est complété d’une chronologie de sa vie et des principaux événements liés à l’exploration marine et de notices biographiques sur les personnages rencontrés au fil des pages.

Monique

Catherine Lovey

histoire de l’homme qui ne voulait pas mourir

Catherine Lovey

Ed. Zoé, 2024, 173 p.

«Et dans le même temps, je devais veiller à ce qu’il y ait à l’intérieur de ces phrases assez de fermeté pour dire quelque chose de la vie, de ce qui peut rester d’elle jusqu’au bout. La force des liens, la puissante sensation de ce qui nous unit et nous porte à travers l’amitié, l’amour, et aussi cette plénitude ressentie face à tout ce qui a été beau et le demeure.» C’est ce que la narratrice aimerait écrire à son voisin de palier Sàndor, hospitalisé, qui lutte contre la mort mais refuse de l’admettre. Elle n’y parviendra pas. Elle osera des gestes affectueux. Témoins du lien fort établi, au fil de leurs rencontres, entre ce mystérieux et élégant voisin hongrois et la narratrice. Au départ, ils n’ont pas grand-chose en commun et l’attitude de Sàndor hérisse même la narratrice.
D’une grande délicatesse, cette belle histoire de vie et de mort nous touche et nous renvoie à notre propre finitude. L’histoire de l’homme qui ne voulait pas mourir, auréolée de quatre prix littéraires, est le cinquième roman de Catherine Lovey, écrivaine et journaliste romande.

Simone

Caroline Fourest

Inna

Caroline Fourest

Ed. Grasset, 2014, 390 p.

A l’occasion de la sortie ce printemps du film de Charlène Favier Oxana sur Oksana Chatchko, une des fondatrices du mouvement Femen, nous découvrons le livre sur une autre figure emblématique du mouvement, Inna Shevchenko. Intitulé Inna, il est rédigé par l’essayiste et réalisatrice française Caroline Fourest.
Le livre publié en 2014, dresse un portrait intime et politique de cette militante ukrainienne. Née en 1990, Inna découvre l’engagement politique lors de la Révolution orange et rejoint Femen. Son activisme la conduit à être arrêtée, battue et menacée à plusieurs reprises. Elle doit fuir son pays et demander l’asile politique en France en 2012. L’auteure accompagne Inna dès son arrivée à Paris, partageant les luttes en cours. Inna témoigne du militantisme féministe contemporain international et de ses dissensions stratégiques et culturelles.
Le récit explore également leur relation personnelle.

Marinette

Marie Rebour

Le bouclier de Marie

Marie Rebour

Editions Philippe Rey, 2023, 191 p.

Sélectionné par le Prix Lettres Frontière 2024, Le bouclier de Marie est une autobiographie singulière qui décrit le phénomène de l’amnésie traumatique. Violée à 6 ans par un cousin, Marie met aussitôt en place un système de défense, véritable bouclier psychique et c’est l’oubli total. Mais, par contre, la fillette ne supporte aucun contact physique, et reste à l’écart des «dangereux» garçons. Elle développe aussi un contrôle mental épuisant et stressant. Et ce n’est qu’à 27 ans, avec l’aide d’une thérapeute, que tout cet équilibre se rompt et que les souvenirs lui reviennent sous formes de flashs. Le procédé stylistique qui donne la parole, entre autres, au bouclier, véritable personnage qui commente l’évolution de la protagoniste, apporte au texte toute son originalité et une intimité particulière. Plus qu’un récit sur le crime lui-même, le livre décrit ses effets, l’après. Un changement de vie complet permettra la résilience et la guérison de la jeune femme.

Monique

Lauren Malka

Mangeuses. Histoire de celles qui dévorent, savourent ou se privent à l’excès,

Lauren Malka

Editions les Pérégrines, 2023, 264 p.

Oui, la gourmandise est un péché. Surtout pour les femmes. En littérature, au cinéma, les hommes dévorent, gloutonnent, font de grandes bouffes. Pas les femmes! Comment expliquer ce rapport genré à la nourriture? Lauren Malka, journaliste et podcasteuse française, a mené l’enquête en donnant la parole à des mangeuses de tous horizons. L’autrice explore notamment les troubles du comportement alimentaire, l’éducation genrée à l’alimentation (envies réfrénées pour les filles et désirs légitimés pour les garçons), l’opposition entre grands chefs étoilés et banales cuisinières du quotidien.
Cet essai passionnant, truffé de références philosophiques, sociologiques, littéraires et féministes, démontre que le «bastion invisible du patriarcat» se cache dans le rapport à la nourriture, là où le «corps-objet» de la femme est contrôlé, désiré, soumis aux injonctions sociales, voire même affamé, pour mieux le dominer.

Simone

Nasser Bakhti

Laurence Deonna, libre!

Nasser Bakhti

DVD, Prod. Troubadour Films, 2022

Laurence Deonna a éclairé l’histoire de la seconde moitié du XXème siècle en portant un regard profondément humain sur ceux et surtout celles qu’elle a rencontrées. Journaliste spécialiste du Moyen Orient, elle a raconté le quotidien des femmes, si souvent laissées en arrière-plan des conflits et des grands événements. Le documentaire de Nasser Bakhti est transporté par la présence vibrante de cette dame aux milles vies. Son irrévérence, son insatiable soif de justice, son humour et son attention aux autres sont autant d’invitations à ne pas baisser les bras. Et à joyeusement se moquer de toute limite imposée!

Adèle

Monique SAINT-HELIER

Le Martin-Pêcheur

Monique SAINT-HELIER

Roman, Ed. L’Âge d’homme, 1953.

« La musique remplissait les murs, sortait des fleurs, des épaules, des tentures que le vent des robes soulevait, - tournait, rampait, levant dans les âmes de vieilles poussières. » Oui, c’est à une danse de mort que nous invite l’œuvre-clé de Monique Saint-Hélier, consacrée à la famille Alérac et à celles et ceux qui gravitent autour. Ici, la beauté (des mots, des images) côtoie sans cesse la ruine, la décrépitude qui guette des êtres au bord de l’abime, tentant désespérément de rattraper le passé. Et pour dire les sentiments qui les traversent, les instants fugaces de bonheur qui leur échappent, l’auteure consacre chaque chapitre à un point de vue, un personnage, dont l’intériorité nous est exposée dans toute sa violence et sa fragilité – reparcourant parfois des scènes déjà vécues par d’autres. Une traversée humaine inoubliable.
Complétée par Bois-Mort (1934), Le Cavalier de paille (1936) et L’Arrosoir rouge (1955), cette tragédie chorale aux paysages inspiré de La Chaux-de-Fonds – où est née l’écrivaine – aura été le travail d’une vie. Déchirée par une maladie inconnue qui l’immobilise durant plus de la moitié de sa vie, Monique Saint-Hélier meurt en 1955 à Paris.

Adèle

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A 10 minutes à pied de la Place Saint-François

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